7 avril: en mémoire du Précurseur de la liberté haïtienne

7 avril: en mémoire du Précurseur de la liberté haïtienne

Ce 7 avril 2024 nous rappelle qu’il y a 221 ans depuis qu’un « Homme d’altitude », un « Exécuteur d’œuvres hautes », le généralissime Toussaint Louverture, est mort dans un cachot au faîte d’un pic glacé dans l’endroit le plus froid de France, fort de Joux (7 avril 1803). 

De son vivant, cet esclave-né était devenu, par force de travail et de détermination, la Liberté trouvant incarnation en l’homme. A fortiori, Aimé Césaire disait : « Quand Toussaint Louverture vint, ce fut pour prendre à la lettre la Déclaration des droits de l’homme, ce fut pour montrer qu’il n’y a pas de race paria ; qu’il n’y a pas de pays marginal ; qu’il n’y a pas de peuples d’exception… On lui avait légué des bandes. Il en avait fait une armée. On lui avait laissé une jacquerie. Il en avait fait une Révolution ; une population, il en avait fait un peuple. Une colonie, il en avait fait un Etat ; mieux, une Nation ». 

La reconnaissance de sa haute dimension est d’autant plus grande qu’un Français, Lamartine, eut à dire intelligemment : « Cet homme fut une nation ! »

221 ans après l’humiliation napoléonienne du fort de Joux, Toussaint Louverture nous demande des comptes. Le Héros méconnu dont nous commémorons fadement la mort, ce 7 avril 2024, nous demande, outre-tombe, qu’avons-nous fait de sa Nation ? 

Un non-État. Voilà ce que nous en avons fait, hélas ! Une terre où n’habitent plus les rêves de Grandeur. Hier Première République noire, aujourd’hui nous avons fait d’Haïti une Invitation au pessimisme. Par une certaine éthique de conviction, le Grand Général Toussaint Louverture, et après lui les autres Généraux d’envergure, au premier rang desquels Jean-Jacques Dessalines, avait fait d’Haïti la terre synonyme de toutes les Libertés et de tous les Humanismes. Par égoïsme crasse, nous avons anéanti la République, et sous ses ruines fleurissent toutes les formes assimilées de la domination coloniale.

Aujourd’hui, gardons-nous de saluer hypocritement la mémoire du Premier des Noirs par des cérémonies commémoratives ‘’fades et vides’’. Il faut plus que jamais s’efforcer de s’approprier son Idéal et à faire sienne sa Vision. 

L’heure a sonné de nous mettre à la hauteur de Toussaint Louverture, l’un des hommes les plus extraordinaires d’un temps où tant d’hommes extraordinaires ont paru (Michaud). 

« Cet homme n’était jamais où on l’attendait, ni par l’esprit ni par le corps. On l’attendait esclave et il devint la liberté en marche… On l’attendait cultivateur, il fut Général », disait le philosophe guadeloupéen Alain Foix du natif de la plantation Bréda du Haut-du-Cap.

Imitons Toussaint Louverture ! Aujourd’hui comme hier, on nous attend pays le plus pauvre de l’hémisphère, bon dernier de la classe, étonnons-les : soyons cette terre où la Fraternité est encore possible, où la Liberté habite et où l’Égalité se réinvente chaque jour !

Nous ne sommes pas un peuple d’exception. Unissons-nous ! Réalisons l’impossible !

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