Chenald Augustin, le serviteur public invétéré

”In extenso”
Sa ville natale, Port-au-Prince, s’est littéralement dégradée sous le poids infernal des gangs armés. Le quartier qui a bercé son enfance, Martissant, est assiégé par des malfrats sans foi ni loi, sans feu ni lieu. Pourtant, par choix lucide et raisonné, Chenald Augustin reste attaché à Haïti, ce pays dont la culture traditionnelle est aussi fascinante que têtue.
À travers cet exercice baptisé "In extenso", Télégramme360 ambitionne de présenter au grand public des personnalités connues, peu connues ou totalement inconnues dans une certaine mesure. Tous ceux qui, dans leur sphère d'activités, par leur savoir-faire, mettent à contribution leurs talents au service de la société haïtienne, méritent d'être représentés sous des aspects le plus souvent ignorés voire insoupçonnés. C'est donc avec plaisir que nous vous invitons à découvrir autrement le citoyen Chenald Augustin dans ce premier numéro. Bonne lecture!
Avec une passion forcenée, un espoir indomptable et non illusoire, il y vit. Et parce que vivre ne suffit pas, le quadragénaire (1978) continue de mettre son intelligence de communicateur accompli au service du ‘’Service public’’. Toujours avec une fougue et une verdeur qui ne se sont jamais démenties, malgré l’écoulement du temps ; un temps qui, dans cette Haïti, est toujours sombre…, noir.
« Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ». Féru de lecture, Chenald Augustin aurait pu se targuer d’être le père de cette citation attribuée à Charles Louis de Secondat dit Montesquieu, si la vérité n’était pas connue. Pour qui sait lire et comprendre (comprendre dans le sens philosophique du mot : saisir l’essence et le sens), de la lecture à l’écriture il n’y a qu’un pas.
L’ancien étudiant de l’École Normale Supérieure (ENS), amoureux de littérature, est l’auteur d’un recueil de poèmes, Clair de précipice intérieur, paru aux éditions Voix des encres. Peu avant, soit en 1999, il avait remporté le prix de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) pour son poème intitulé Le cri des ombres affamées.
Détenteur d’un Master en journalisme dans le cadre du Programme d’études mis en place par le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes de Paris et de l’université Quisqueya (2010-2011), le Port-au-Princien a fait des études inachevées tant à l’ENS (Lettres modernes, 2000-2003) qu’à la Faculté des Sciences Humaines (Sociologie, 2002-2004).
De plus, il a suivi un atelier sur l’histoire de l’art, animé par le Dr. Michel Philippe Lerebours, à l’Institut français d’Haïti (2005-2006). Mais attention ! l’inachèvement de ses études universitaires ne trouve aucunement sa source dans la procrastination inhérente aux étudiants médiocrement moyens ou bêtement nuls. Loin s’en faut ! Jadis, souvent désespéré d’Haïti, Chenald Augustin rêvait de se barrer, de se dépayser sous d’autres cieux plus cléments.
Mais, le patriotisme, sentiment que cet homme qui célèbrera le 19 février 2025 son 47ème anniversaire de naissance ne se revendique pas par modestie, l’a emporté sur les angoisses existentielles qui le faisaient douter profondément de la renaissance de la Première République noire meurtrie… Plutôt que de fuir, il a fait le choix ingrat de « Servir ».
Immunisé contre le découragement depuis peu, Chenald Augustin poursuit allègrement sa voie au sein de l’Administration publique. Directeur de communication au Cefopafop (organe de la Primature) depuis juillet 2024, l’ancien journaliste de Le Matin (2003-2010), de Le Nouvelliste (2010-2012) et ex-stagiaire à Le Parisien (2011) est dépositaire de ‘’certaines vérités’’ sur les causes des Malheurs d’Haïti pour s’être frotté pendant plusieurs années à ceux qui avaient de très grandes responsabilités : des Premiers Ministres.

En effet, du poste d’Attaché de presse à titre de contractuel au bureau de communication de la Primature (2009-2012), il a été tour à tour chargé de mission au Cabinet du Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe (2012), fonctionnaire de la Primature au Ministère de la planification et de la coopération externe (2016-2017), Assistant-directeur de communication à la Primature (2012-2020), chargé de mission au rang de directeur de communication à la Primature (2020-2021), Directeur du bureau de communication de la Primature (2021-2024).
« J’ai vu à l’œuvre des Premiers ministres qui portent le pays dans leur cœur… Qui avaient un rêve, un projet pour la Nouvelle Haïti que nous appelons de tous nos vœux. Qui, malheureusement, avaient été emportés, broyés par les circonstances », raconte, d’un air dépassionné, Chenald Augustin qui ne rate jamais l’occasion de payer sa dette morale de fils reconnaissant envers le poète Bonel Auguste et le dramaturge Rolando Etienne, ses deux pères spirituels, sans qui il ne serait jamais parvenu au sommet et s’y maintenir.