Martine Isaac, l’audible voix des femmes journalistes

Martine Isaac, l’audible voix des femmes journalistes
In extenso

« Capacité de m’affirmer et de progresser. Mettre mes compétences et mes expériences au service de votre institution. Assumer entièrement mes responsabilités ». C’est ce qu’on peut lire en exergue dans le Curriculum vitae de Martine Isaac. Se vante-t-elle ? Non. Par tempérament, l’ancienne élève du Lycée du Cent Cinquantenaire (1988-1995) ne sait pas faire de l’esbroufe. 

Femme à la discrétion et à l’ambition chevillées au corps, le parcours professionnel de celle qui était, tour à tour, responsable Marketing / Journaliste à Canal 11 (2006-2007), Journaliste-fondatrice de Repère Magazine (2007-2010), Monitrice de médias à l’Union européenne (2015-2016), Coordonnatrice de la salle des Nouvelles / Rédactrice à HPN (2014-2017), Reporter / Rédactrice à Radio-Télévision Métropole (2016-2017), Rédactrice au journal Le Nouvelliste (2016-2020), est inspirant à plus d’un titre. C’est un fait.

Né un 6 juillet à Port-au-Prince, ville défigurée dont Georges Corvington s’il revenait de sa mort ne reconnaitrait plus, la Coordonnatrice de 2008 à nos jours de l’organisation Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) a grandi dans une famille chrétienne de dénomination baptiste. « Nous sommes membres de la première Eglise baptiste de Port-au-Prince depuis plusieurs générations », affirme-t-elle d’un ton péremptoire qui dénote la joie d’une fille de Dieu à la fois par tradition et par choix personnel libre. 

Il va sans dire que les valeurs christiques, à savoir l’Amour (agapè), le Respect de l’Autre, sont celles qui ont construit sa vie et son caractère. « Grâce à ces deux valeurs, qui sont le socle de ma vie, j’ai appris très tôt à voir le bon côté des choses, à faire confiance à l’humanité de l’être, à avoir de l’empathie… », ajoute non sans fierté l’épouse de Jackson Charles et mère de deux garçons.  

Positive, optimiste, empathique…, des qualités, entre autres, qui définissent l’ancienne étudiante en Sciences juridiques (UEH) et diplômée en Sciences administratives -Marketing – Gestion des PME (Université Quisqueya) qui pourtant n’est pas sans défauts. Curiosité débordante, voilà l’un des pires dont l’ancienne étudiante de l’Institut des Hautes Etudes Commerciales et Economiques (1996-1999) se reconnait, à côté de sa naïveté quasi-maladive. 

Mais attention ! Contre l’Eglise, Martine Isaac s’était pourtant, à une certaine période de sa vie, rebellé. A ce stade, la brebis égarée de la parabole l’identifiait bien. Femme dont tout en elle est happé par le sens du progrès et marqué du sceau d’« aller de l’avant », l’amante dépassionnée du football ne s’attarde pas sur cet épisode de sa vie décrit comme l’expérience totale de l’obscurité avant la pleine connaissance et saine conscience de la Lumière. 

Dans cette Haïti où mauvaises et bonnes langues accusent à tort ou à raison certains journalistes de Machann mikwo, MI se pose allègrement en femme-journaliste utile. D’ailleurs, le choix de ses modèles tôt effectué, Anaïse Chavenet, Marie Lucie Bonhomme, préfigurait déjà la travailleuse de la presse qu’elle allait devenir. 

Aujourd’hui, la femme d’exception qu’elle est devenue dit tout sur les Sommets qu’elle vise ; même quand elle préfère envelopper ses rêves d’un halo de secret. 

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