Tout ça, pour ça…
Cette question apparemment banale vaut pourtant tout son pesant d’Or dans ce contexte marqué par la terreur des gangs en Haïti. Comme bien d’autres gros bonnets du pouvoir de transition, le Coordonnateur du CPT, Lesly Voltaire a parcouru des milliers de kilomètres pour aller se faire prendre en photos avec le Pape François.
Un déplacement qui pousse le citoyen lambda comme l’intellectuel à exprimer des doutes sur les vraies priorités de nos dirigeants. Disons qu’elle est l’utilité d’un tel voyage quand on sait que les détenteurs de moyens logistiques et financiers capables de nous aider à mater la violence des gangs ne résident pas dans la cité du Vatican.
Certes, le souverain pontife s’est montré, en plusieurs occasions, sensible au sort des haïtiens en proie à des calamités de toutes sortes y compris l’insécurité.
L’idée ici n’est pas de lancer ironiquement, à l’instar d’un certain Staline, de combien de divisions dispose le chef de l’église catholique… mais il est indéniable que ses prières n’ont pas encore eu la vertu d’épargner les familles haïtiennes des affres de la cruauté des malfrats, reconnus pour leur puissance de feu.
Compte tenu des moyens forts que nécessitent généralement les déplacements à l’étranger de nos dirigeants et particulièrement en ce moment où chaque centime devrait être dépensé de manière stratégique et efficiente, dans l’idée d’alléger la souffrance de nos compatriotes, piégés par la faim et la peur, il n’est pas insensé de se demander si le jeu aura valu la chandelle…
