Le déploiement de la Mission multinationale de sécurité, c’est presque chose faite?

Le déploiement de la Mission multinationale de sécurité, c’est presque chose faite?

Porté par l’illusion révolutionnaire, Moïse Jean-Charles, suivi d’un groupuscule d’individus, était dans les rues de la capitale (Port-au-Prince) pour réclamer, vainement, la démission du Premier ministre de facto, Ariel Henry. Pendant ce temps, Ariel Henry, lui, imperturbable, s’envolait pour Georgetown (Guyana) afin de participer à la 46ème réunion ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CARICOM, qui se tient du 25 au 28 février 2024. 

Ensuite, selon la Primature, le neurochirurgien de 74 ans se rendra à Nairobi (Kenya), pour finaliser les modalités du déploiement de la Mission de sécurité avec les autorités kenyanes et celles d’autres pays du continent africain. 

Plutôt que de penser à la démission, mot qui ne figure jamais dans l’agenda de nos politiciens, Ariel Henry semble avoir mieux à faire. Ses opposants auront beau brandir le phénomène persistant de l’insécurité comme l’une des preuves de son incompétence à diriger le pays, l’occupant de la Villa d’accueil continuera de compter sur la Force multinationale pour prouver le contraire. 

Coup de théâtre de dernière minute mis à part, tout ou presque laisse croire que le rêve du Premier ministre de facto est en passe de se réaliser. 

Outre la signature prochaine de l’accord de réciprocité tel qu’exigé par la haute Cour de Nairobi, plus d’une douzaine de pays contribueront ou prévoient de contribuer de manière significative à la Mission en termes de personnel, d’équipements, de formation et de ressources financières. 

C’est le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lui-même, qui a annoncé, le jeudi 22 février 2024, au terme d’une réunion avec une douzaine de pays, qu’un nouvel engagement a été pris en vue de fournir 120 Millions de dollars américains supplémentaires à la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS). 

Une annonce faite lors d’une conférence de presse au Brésil où se tenait le sommet des ministres des Affaires étrangères du G-20. De cette somme, 80,5 Millions proviendront des caisses du Gouvernement canadien. 

De plus, 27 Millions issus du soutien financier précédemment annoncé seront alloués à l’achat d’équipements de protection, de véhicules et de matériels de communication destinés à la Police nationale haïtienne, à en croire Mélanie Joly, Ministre canadienne des Affaires Etrangères. 

D’autres partenaires dont la France, la Jamaïque et le Bénin ont également promis leur appui au déploiement de la Mission dont l’envoi en Haïti est retardé par une décision de la Cour Suprême du Kenya. Ce montant est estimé à environ 40 millions de dollars. Sans parler des États-Unis qui avaient déjà annoncé une contribution de 200 Millions de dollars pour la Mission dont le financement total se situerait entre 515 et 600 Millions sur deux ans.

En Conseil des Ministres, le 6 octobre 2022, le Gouvernement avait autorisé le Premier ministre de facto à solliciter le déploiement d’une force spécialisée armée en Haïti, en vue de stopper la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs et de leurs commanditaires. 

Pendant que ses détracteurs perdent leur temps sur le béton, Ariel Henry semble avoir déjà entrevu une lueur au bout du tunnel, seize (16) mois après cette autorisation gouvernementale. 

Sorti vainqueur de la parodie de révolution antigouvernementale, le chef de l’Exécutif monocéphale prie, à l’heure qu’il est, pour que les promesses internationales ne soient pas aussi fausses que le chambardement total du pouvoir annoncé par ses opposants en date du 7 février 2024. 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com