Rivière Massacre: donnons à Ariel Henry ce qui est à Ariel Henry!

Rivière Massacre: donnons à Ariel Henry ce qui est à Ariel Henry!

La sagesse chrétienne veut que l’on rende à César ce qui lui appartient. Même si tout le monde n’est pas adepte du Christianisme, il faut que chacun puisse reconnaître à ce principe christique une portée universelle traduisant la nécessité de la juste cohérence dans les rapports à l’Autre, et à Dieu, si l’on devrait considérer la suite (…à Dieu ce qui est à Dieu). 

Point besoin d’aimer pour faire ce qui est juste, dire ce qui est juste, reconnaître ce qui est juste. Laissons l’Empereur romain reposer en paix, intéressons-nous au Premier ministre Ariel Henry, à la tribune de l’ONU.

En passant au peigne fin le plus ou moins long discours prononcé par le Chef du Gouvernement haïtien à l’Organisation des Nations Unies à New-York, le 22 septembre 2023, dans le cadre de la 78ème Assemblée générale, l’on ne peut ne pas s’arrêter sur sa réponse en règle adressée à la République dominicaine et ses petites mesures ”abinadériques” supposément punitives (fermeture des frontières, suspension de visas…). « Haïti réaffirme son droit souverain d’utiliser les ressources hydriques binationales, comme le fait la République dominicaine et revendique une répartition équitable des eaux de cette rivière », a signifié Ariel Henry, imperturbable. 

On peut longuement critiquer le ton quasi somnolant sur lequel le Premier ministre haïtien a lâché à la face du monde cette vérité revendicative. Pure perte de temps, considérant le fait qu’Ariel n’est pas l’impétueux Commandante Castro ; personne ne lui reconnaît un quelconque talent dans l’art d’électriser spectateurs ou téléspectateurs par la parole vibrante. Toutefois, on peut utilement admettre qu’en réaffirmant le droit souverain d’Haïti de faire usage des ressources hydriques de l’Île, le neurochirurgien de 73 ans n’a fait que dire, dans un langage plus raffiné approprié à l’espace : Kanal la pap kanpe ! Voix populi, vox Dei. 

Enfin, à ceux qui craignaient que le silence du Premier ministre haïtien sur la construction du canal sur la Rivière Massacre ne soit une sorte d’impedimenta subtil et sournois à la poursuite des travaux, Ariel Henry les a comme invités à sortir de leur méprise légitime, pour comprendre que son Gouvernement se range aux côtés des habitants de Ouanaminthe, qui ne jurent que par l’irrigation de plus de 3000 hectares de terres dans la plaine de Maribaroux. 

En attendant, bien évidemment, le creusement des dix autres prises pour que l’équitabilité de la répartition de cette ressource binationale soit totale. Bémol : compte tenu du fait que les discours des hommes politiques et des dirigeants sont souvent, si ce n’est toujours, en inadéquation parfaite et totale avec leurs actes, attendons Ariel Henry au carrefour où s’affrontent impitoyablement Intérêts nationaux et Volonté de puissance impérialiste. 

Réaffirmera-t-il, plus fortement encore, le droit souverain d’Haïti ? 

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