Wout rivyè fwad douvanjou

Dans le silence de l’aube perturbé par le chant tumultueux des cocoricos, un jour commence à poindre dans les montagnes de la rivière froide. À la lueur de petites torches artisanales, par petits groupes les marchands et marchandes défilent à pas cadencés comme dans une danse folklorique.

Derrière eux, l’écho des conversations et des rires discrets parviennent aux portes et fenêtres des riverains qui peinent à se réveiller, tout en étant bercés par le murmure des eaux de la rivière.

Je revois encore ce beau tableau de ces valeureux paysans transportant sur leur tête ou à dos d’âne des produits organiques et frais issus de leurs jardins situés dans les hauteurs des sections communales telles : morne à chandelle, Taiifer, Platon Dufréné, Coupeau etc….

Tout au long de la route de la rivière froide, certains s’arrêtent aux portes de clients réguliers pour écouler certains produits avant d’arriver à destination. Un pèlerinage quotidien de dizaines de kilomètres qui conduit nombre d’entre eux au marché informel de ‘’Derrière-Poste’’, à Brochette 99, d’autres un peu plus loin vers le marché jadis baptisé ” marché François Duvalier” ou encore dans d’autres coins de carrefour.   

C’est dans cette ambiance matinale paisible, bouillonnante de vie, que débutait la routine des activités quotidiennes. Avec une quiétude totale d’esprit chacun vaquait à ses occupations.
C’était jadis…
‘’De (2) ze bouyi, de (2) fig mi’’ pour certains, du café au lait avec du pain (kabich) pour d’autres, chacun réclamait son petit déjeuner des petits commerçants qui longeaient quasi quotidiennement la route de la rivière froide.

Les klaxons assourdissants des tap-taps ne s’accordaient pas, mais ajoutaient à la stridence de la cacophonie de l’atmosphère matinale.
……..Une partie de ma vie est attachée à cet environnement-là.

Edwin DÉSORMEAU

Norwich, Connecticut

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